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24e dimanche du Temps ordinaire

Publié le 14 septembre 2024

Nous voilà très précisément au milieu de l’évangile selon saint Marc. Et c’est ici que l’évangile bascule ! Jusqu’à ce moment, Jésus semblait avancer comme en une marche triomphale : il guérissait les malades, chassait les démons, ressuscitait des morts ; il libérait les hommes et les relevait. Alors en tous, l’espoir renaît. Alors tous comprennent que Jésus apporte une Bonne Nouvelle et un monde nouveau. Mais ce qui va suivre revêt une toute autre allure : plus de miracles à présent, mais l’annonce de la souffrance et de la mort, et la descente de Jésus jusqu’à l’anéantissement de la croix.

À la jointure entre ces deux trajectoires tellement opposées qu’elles en semblent incompréhensibles, au cœur de cette bascule, une question de Jésus à ses disciples : « Et vous, que dites vous : pour vous, qui suis-je ? » La réponse de Pierre, cette réponse qu’il donne au nom de tous, exprime l’espoir qui jaillit du cœur des disciples : ils sont de ces petits qui attendent de toutes leurs forces le relèvement d’Israël. Et leur attente trouve maintenant une réponse en Jésus : « Tu es le Messie », tu es celui qu’on attendait et qui va nous sauver de toutes nos souffrances. La réponse de Jésus est une douche froide : Il leur commande immédiatement de se taire ! « Il leur défend vivement de parler de lui à personne ».

Le jour où Jésus pose son regard sur nous et nous pose la question, cette question pénètre jusqu’à la racine de notre être pour y solliciter une réponse ayant le poids de notre vie personnelle : pour toi, qui suis-je ? Toi, qu’attends tu que je fasse pour toi ? Que veux tu que je sois pour toi ?

Notre réponse à Jésus est de première importance : elle nous engage tout entier. Pourtant, elle n’est pas le dernier mot de l’histoire !

Dans les propos de Jésus, c’est un peu comme des vases communicants : plus on veut sauver sa vie en s’occupant de soi, en cherchant d’abord son épanouissement personnel, et moins on y réussit. Plus on est prêt à perdre sa vie en choisissant de laisser de côté son bien-être, sa propre réussite et tout ce qui nous flatte afin de suivre Jésus et de mettre en œuvre ses commandements, et plus on se trouve soi-même, plus on devient authentiquement soi-même !

La lettre de saint Jacques le développe très concrètement : la foi sans l’œuvre de la Passion n’est pas une foi chrétienne. Plus notre rencontre avec Jésus-Christ atteint le fond de notre cœur, et plus elle nous provoque à poser des actes de charité qui nous obligent à renoncer à nous-même pour nous tourner vers les autres. Nous pouvons alors faire le lien avec notre rentrée paroissiale, tous les services à pourvoir et le don de nous-même. Nous voulons tous une belle paroisse mais que faisons nous pour elle ? Ce que ne disent pas explicitement nos textes d’aujourd’hui, mais que la Parole de Dieu affirme clairement par ailleurs, c’est que le chemin de la charité produit aussi la joie. Car si la mort fait son œuvre en nous, la vie elle aussi produit son fruit ; et le signe que la Vie se développe en nous, c’est le jaillissement d’une joie profonde, et d’une paix que nul ne peut nous enlever.

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