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29e Dimanche du Temps Ordinaire

Publié le 19 octobre 2024

En quoi consiste l’amour ? L’amour ne consiste pas d’abord à se rapetisser, à s’abaisser. L’amour consiste d’abord, à élever l’autre. Aimer ce n’est pas d’abord se faire petit. Aimer c’est faire l’autre grand, grand devant soi. C’est ainsi que Dieu nous aime. Et c’est tout ce que nous révèle la liturgie de ce jour, en commençant par le poème du serviteur. Dieu s’est fait serviteur, mais pourquoi ?

Dieu nous a aimés en nous voulant grands devant lui, le plus grand possible, jusque dans une étonnante ressemblance avec lui-même. Et s’il s’abaisse, s’il s’abaisse infiniment c’est uniquement pour nous élever, pour nous grandir au-delà de tout ce que nous pouvons concevoir ! Voilà comment agit l’Amour ! Sinon sans cela, s’abaisser n’est pas encore de l’amour. Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.

En rançon pour la multitude, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que Dieu a pesé notre prix, il a mesuré notre valeur, pour calculer le montant qu’il fallait pour le rachat.

Et quel montant a-t-il trouvé ? Quelle rançon assez forte a-t-il trouvé ? Aucune. Aucune sinon lui-même ! Dans la balance, il a mis sa propre vie infinie ! Et pourquoi Dieu a-t-il calculé ainsi ? Pourquoi, a-t-il estimé que le rachat de notre humanité, valait bien le prix de sa vie, à lui ? Ne sait-il pas Dieu qu’il n’y a aucune proportion, entre la valeur de ce monde et la valeur de son être infini, incalculable ? Voilà le secret !

Aimer c’est toujours grandir l’autre. Et sous le regard de l’Amour, sous le regard de Dieu, tout est immensément grand ! Toute personne est immensément grande, et vaut un prix infini comme le reflet du trésor qui est Dieu Lui-même. Jésus a compté la vie d’un seul être humain au prix le plus fort, au prix de sa propre vie ! Il n’a pas estimé le prix que la vie d’un frère ou d’une sœur en humanité était de moindre valeur que la sienne, lui qui pourtant est Dieu incarné, alors il s’est donné en rançon.

Il a préféré se perdre, plutôt que de me perdre. Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’Adam pour que tu en prennes souci ? Et quel souci Seigneur ! À peine le fis-tu moindre qu’un Dieu, le couronnant de gloire et de majesté, comme toi-même ! Et qu’est-ce que ce dernier des hommes qui a été crucifié à côté de toi, Jésus ? Tu en as fait le premier dans ton paradis. Et si tu t’es fait petit au point d’être crucifié avec lui, c’était pour le grandir, lui, le premier et tous les autres à sa suite. Et le faire siéger à ta droite, et tu as transformé nos croix de douleurs en trônes de gloire !

Enfin posons-nous la question personnellement : Seigneur, comment m’appelles-tu aujourd’hui à faire grandir ceux et celles que tu m’as confiés dans ma famille, dans mon travail, dans mes engagements ? Peut-être rappelons-nous que la première manière de grandir les autres, le premier service à rendre aux autres c’est de prier pour eux. Prions-nous pour ceux qui nous sont confiés ! Si nous prions vraiment et souvent pour eux pour qu’ils grandissent dans le Seigneur, pour que leurs libertés s’affermissent toujours plus, alors certainement nous aurons la joie de les servir, parce que nous entrerons peu à peu par la prière dans ce regard que le Seigneur lui-même pose sur chacun de nous. À la fin des temps, quand tout sera accompli, Dieu sera infiniment heureux parce que tous, par grâce, seront devenus égaux à Lui-même !

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