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3e dimanche de Pâques

Publié le 13 avril 2024

Vous souvenez-vous ce qui s’est passé aussitôt après la rencontre de Jésus ressuscité aux disciples d’Emmaüs ? Ils ont tout laissé sur place et ils se sont précipités, alors que la nuit tombait, pour rejoindre les apôtres restés à Jérusalem. Arrivés là-bas, ils n’ont pourtant pas pu témoigner de l’enthousiasme qui les faisait courir : « ils trouvèrent réunis les Onze qui leur dirent « C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon » » (Lc 24, 34). Quelle surprise ! Ils rapportent un événement proprement inouï, unique, mais ils n’en ont pas eu l’exclusivité. Nous imaginons sans peine l’agitation du groupe… Personne n’avait prédit la Passion, personne non plus n’avait imaginé la résurrection. Et pourtant, aucun doute, il est vivant ! Ils l’ont bien reconnu, même s’il leur afallu un peu de temps.

« Comme ils en parlaient encore, lui-même était là au milieu d’eux ». Eux qui avait déjà rencontré le ressuscité le jour-même, étaient pourtant «frappés de stupeur et de crainte ». Sans doute est-il des rencontres auxquelles on ne s’habitue pas facilement. Le Seigneur, lui, ne se laisse pasdérouter : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? (…) Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai ». Il est clair que les disciples ont besoin de prendre lentement conscience de la réalité de la résurrection, personne ne s’avancerait pour reprocher leur lenteur et leur étonnement. Ce n’est pas pour rien que Jésus a voulu qu’après la Pâque, ils disposent d’un long temps d’instruction et de préparation à la Pentecôte. Mais en quoi tous ces détails pittoresques nous concernent-ils ? Pourquoi avons-nous nous aussi à respecter un itinéraire de 50 jours après la Pâques, nous qui fêtons et méditons ce mystère chaque année ?

Parce que nous en avons besoin, au moins autant que les apôtres. Jésus montre ses mains et ses pieds, il mange, pour convaincre les apôtres qu’il n’est pas un esprit et pour nous en empêcher de le croire nous aussi, petit à petit. Les années et les siècles s’écoulant, il ne faudrait pas que nous soyons tentés de réduire le Christ à ses discours et le christianisme à un slogan, fût-il « aimez-vous les uns les autres ». Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme, maintenant et pour toujours. La chair et les os de Jésus font partie de lui, ils sont la parole vécue jusqu’à l’offrande de la croix. La résurrection n’est pas une simple assurance de survie, elle est la vie elle-même. Si nous voulons découvrir le sens des paroles que Jésus nous a laissées, notamment au soir du Jeudi Saint, il nous faut considérer la figure de Jésus dans sa totalité vivante. Jésus nous montre donc à la fois que son corps est vivant et réel, en mangeant, et il nous fait méditer sur sa vie et ses souffrances, en montrant ses mains et ses pieds transpercés par notre péché.

Nous sommes dépositaire d’un trésor. Il nous faut en vivre pour qu’il prenne corps et ne reste pas une lettre morte. Il nous faut en vivre pour être de vrais chrétiens. En somme, pour obéir au commandement du Seigneur qui nous envoie : « À vous d’en être les témoins ».

P. Julien Antoine

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