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Solennité du Saint Sacrement

Publié le 1 juin 2024

Nous fêtons ce dimanche la Fête-Dieu ou fête du Corpus Christi.
Nous honorons le saint Sacrement par notre pratique de l’adoration eucharistique qui est une force de transformation du monde. Une des données originelles de la foi eucharistique est en effet de savoir qu’il s’opère une transformation du pain et du vin qui atteint et change leur réalité dans leur être propre pour les élever à une réalité supérieure, pour en faire le corps et le sang du Seigneur. Par la transsubstantiation, le Seigneur s’empare du pain et du vin pour les faire, pour ainsi dire, sortir du cadre de leur être propre et les placer dans un nouvel ordre. Même s’ils restent inchangés sur le plan physique de leur apparence extérieure, ils sont devenus profondément autres.


Adorer, c’est se placer face à Jésus hostie, le pain devenu le corps du Christ, pour consentir nous aussi à nous laisser transformer et convertir pour accéder à notre vraie humanité. L’adoration est un chemin de transformation intérieure et personnelle. Jean-Paul II, dans l’encyclique l’Église vit de l’Eucharistie, avait cette belle expression: « l’adoration est une force transformante. » C’est à une transformation que nous sommes appelés. Il y a là un chemin de renouvellement du cheminement personnel et communautaire.
Évangéliser, ce n’est pas seulement communiquer un savoir sur Dieu, sur l’Église à quelqu’un. Ce n’est pas seulement une révélation par l’annonce de la bonne nouvelle de ce que nous sommes vraiment, de notre identité profonde et de notre vocation. Mais l’évangélisation, c’est faire accéder l’humanité à un nouvel ordre. Nous sommes tous appelés à vivre dans l’Église, par l’eucharistie, à vivre une transformation.


L’Eucharistie est une source extraordinaire d’espérance, même pour le combat politique et social. Le monde peut être transformé, il sera dans sa totalité la nouvelle Jérusalem, le nouveau temple de Dieu. L’eucharistie, dans sa dimension eschatologique, nous offre le gage, le principe de cette transfiguration. Cela est un déni de tous les fatalismes et de toutes les résignations dans lesquelles notre société nous place et de toutes les formes de désespérance (par exemple, que notre monde ne peut pas changer, que nous ne sommes rien, qu’il n’y a rien à faire sinon de baisser les bras.) L’Eucharistie nous montre, parce que le pain est devenu le corps du Christ, en le contemplant, par l’action de l’Esprit, nous pouvons aussi changer, le monde peut changer.
Cette première transformation fondamentale de la violence en amour, de la mort en vie, entraîne à sa suite les autres transformations. Le pain et le vin deviennent son Corps et son Sang. Cependant, la transformation ne doit pas s’en arrêter là, c’est plutôt à ce point qu’elle doit commencer pleinement. Le Corps et le Sang du Christ nous sont donnés afin que, nous-mêmes, nous soyons transformés à notre tour. Nous-mêmes, nous devons devenir Corps du Christ, consanguins avec Lui. L’adoration devient ainsi union. Dieu n’est plus seulement en face de nous, comme le Totalement autre. Il est au-dedans de nous, et nous sommes en Lui. Sa dynamique nous pénètre et, à partir de nous, elle veut se propager aux autres et s’étendre au monde entier, pour que son amour devienne réellement la mesure dominante du monde.

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