Aller sur le site du Diocèse de Bordeaux >

Fermer la recherche

Solennité de Pentecôte 2024

Publié le 18 mai 2024

Le vent, le feu, un haut-lieu où la communauté est rassemblée en prière : tous les ingrédients des grandes théophanies sont convoqués dans l’événement de la Pentecôte. Il est vrai que cette fête juive faisait mémoire du don de la Loi au Sinaï (cf. Ex 9) ; or pour sceller la première Alliance – nous raconte le livre de l’Exode – « Dieu était descendu dans le feu sur la montagne, qui tremblait violemment » (Ex 19, 18).


Le vent signifie l’initiative d’en-haut, sur laquelle nous n’avons aucune prise. Le feu est l’élément purificateur par excellence ; celui qui consume les offrandes posées par Elie sur l’autel dressé sur le Mont Carmel, n’avait pas été allumé par le prophète : il vient d’en-haut, de Dieu lui-même, qui manifeste ainsi qu’il agrée son offrande (1 R 18, 38). C’est encore dans ce feu qu’Elie est emporté au ciel signifiant ainsi qu’il est passé de la condition mortelle à un nouveau mode d’existence « à travers le feu », c’est-à-dire par suite d’une transformation radicale opérée par Dieu lui-même.


Nous retrouvons les éléments du vent et du feu dans la Pentecôte du Nouveau Testament : « du ciel vint un bruit pareil à un violent coup de vent, et ils virent apparaître une sorte de feu qui se propageait en langues et qui se posa sur chacun des disciples. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint » (Ac 2, 4).


À la lumière des récits de la première alliance auxquels nous avons fait allusion, nous reconnaissons qu’il s’agit d’un véritable « baptême » de feu de la communauté. Le prodige du Buisson ardent se renouvelle : le feu divin n’a pas consumé les disciples, mais a pénétrés au plus profond de leur être, au point de les « rendre participants de la nature divine » (2 P 1, 4). La transformation est si radicale, qu’elle correspond à une nouvelle création, le souffle de l’Esprit faisant passer la communauté des disciples d’une existence terrestre à une condition céleste.


Ainsi se réalise ce qu’avait prédit le Seigneur Jésus : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé » (Lc 12, 49). Nous aurons d’ailleurs tous à passer par ce même Feu, puisque « l’ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière au jour du jugement, et cette révélation se fera par le feu : c’est le feu qui permettra d’apprécier la qualité de l’ouvrage de chacun » (1 Co 3, 13).


Ce feu divin n’est autre que l’Amour de charité : il brûle la paille du péché, il embrase le cœur de ceux qu’il touche d’un amour ardent pour Dieu et pour les hommes, et d’un désir ardent de la venue de son Règne.


L’Église est précisément constituée de tous ceux qui ont ainsi été transformés par le Feu de l’Esprit en des hommes nouveaux, recréés à l’image du Christ Seigneur. Cette Église – constituée non par une volonté humaine, mais par la puissance de l’Esprit de Dieu – est dès sa naissance, à la fois une et « catholique », (c’est-à-dire universelle), la mission de l’Esprit étant précisément de brûler tout le bois mort de nos divisions, afin de créer l’unité dans l’amour et dans l’acceptation réciproque des différences. Tous, « baptisés et désaltérés dans l’unique Esprit pour former un seul Corps », « nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu ».

« * » indique les champs nécessaires

Hidden
Hidden