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6e dimanche de Pâques

Publié le 5 mai 2024

« Il est urgent, écrivait saint Jean-Paul II, que le monde redécouvre le christianisme comme la religion de l’amour ». Le Saint Père ne nous invitait pas à nous mettre au diapason du monde, qui confond allègrement amour et convoitise ; mais plutôt à manifester ce que l’Esprit Saint peut réaliser dans la vie des hommes qui s’ouvrent à son action. Car l’amour véritable – l’amour de charité – « vient de Dieu » (2nd lect.) ; il est objet de révélation. Il ne procède pas de la spontanéité de notre nature mortellement blessée par le péché, mais il est un don du Père « qui nous a aimés et a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui » (Ibid.).


Le verbe « aimer » et le substantif « amour » apparaissent neuf fois dans la seconde lecture et neuf fois également dans l’Évangile. Autant dire qu’ils constituent le fil rouge de la liturgie de ce dimanche. L’insistance est claire : seul le Christ peut nous initier à l’amour de charité ; car seul celui qui est libéré des conséquences funestes du péché peut entrer dans la liberté du don de soi.
C’est précisément pour cela que Dieu nous a manifesté son amour « alors même que nous étions encore ses ennemis » (Rm 5, 10) : en « donnant sa vie » pour nous, Jésus nous a aimés d’un amour plus puissant que tous nos refus, que toutes nos ruptures d’alliance. Aussi, le « seul moyen d’échapper à la justice de Dieu », écrit Saint Augustin, « c’est de nous jeter dans les bras de sa miséricorde. Ne fuis pas loin de lui, mais réfugie-toi en lui ! »


Nous conservons une dette, certes, mais une dette de reconnaissance envers celui qui « nous a aimé et s’est livré pour nous » (Ga 2, 20). Jésus lui-même nous enseigne comment nous en acquitter : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », c’est-à-dire dans l’Esprit Saint qu’il a répandu à profusion dans le cœur de ceux qui croient en son nom (cf. 1ère lect.). « Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous l’accordera ». Forts de cette promesse, nous te demandons, Seigneur, de nous ouvrir à ton Esprit d’Amour, afin que nous puissions t’aimer plus que tout, et « nous aimer les uns les autres » comme tu nous le commandes. Alors notre vie, transfigurée par l’Esprit, sera un témoignage vivant de la Bonne Nouvelle : « Dieu a manifesté son amour parmi nous : il a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui ».

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